Le Maroc est un poids lourd de la production d’or rouge dans le monde. Le safran de Taliouine représente une valeur non estimable qui se rapproche de celle des alliages les plus précieux. En honorant une cueillette une fois par an, ce petit village du haut Atlas sur la route de Taroudant est réputé pour produire un safran exceptionnel.
Le safran de Taliouine : une épice puissante et hors norme
Le safran de Taliouine se place dans le top 3 dans le monde. Bien que le safran du Cachemire soit de loin le meilleur, celui des montagnes marocaines a le mérite d’honorer le podium.
Pourtant, l’épice originaire de Crête a trouvé idéalement refuge au pied du toit du monde dans l’l’Himalaya. Néanmoins, l’écosystème et le climat présents dans les hauteurs de l’Atlas sont propices à la culture de l’épice la plus chère au monde. Un été chaud et torride ainsi qu’un hiver humide et pluvieux représentent les conditions idéales pour produire un safran de haute qualité. Et c’est exactement dans ce cadre climatologique que pousse les fleurs de Crocus Sativus.
La cueillette du safran de Taliouine est donc reconnue dans le royaume chérifien. L’épice est réputée pour son arôme intense et sa couleur rouge au teint marron. Très prisée dans les plats locaux, ses habitants ont pour habitude de servir le thé à la menthe en y incorporant un pistil à l’intérieur. Ce remède de grand-mère aurait des vertus curatives et permettrait de renforcer le corps.
D’ailleurs, dans cette localité berbère perchée à plus de 1000 mètres d’altitude, l’économie locale tourne quasi exclusivement autour de l’El Dorado rouge. La production a donné vie à un tourisme écologique ainsi qu’à un système économique agraire original qui se concentre autour de la banque du safran (coopérative Dar Safran).
Un travail acharné tout au long de l’année
Le safran de Taliouine fait des merveilles en gastronomie. Quant à nous en France, nous connaissons l’épice uniquement dans certains plats tels que la bouillabaisse marseillaise ou la paëlla valencienne.
Il faut savoir que la production safranière est un vrai travail de fourmi. Elle nécessite une main d’œuvre conséquente parce que la tâche ne peut s’accomplir qu’à l’échelle humaine. A cela s’ajoute, la quantité impressionnante de fleurs pour produire d’infimes filaments rouges ou dorés. D’après certaines estimations, il faudrait plus de 200 000 pousses pour réaliser un kilo de safran de Taliouine. Tous ces facteurs cumulés font du safran l’épice la plus chère au monde.
Dans notre petit village de l’anti Atlas, la cueillette se réalise en quinze jours à cheval entre le mois d’octobre et de novembre. A cette période, quelques heures avant l’aube et dans l’obscurité de la nuit, les petites mains s’activent pour récolter précieusement le pistil qui donnera corps et volupté aux tables les plus prisées de la planète.
Car le safran de Taliouine est un produit noble et bio au pigment unique. Les grands chefs marocains et ailleurs dans le monde se l’arrachent à tour de rôle.
Dans un monde où l’épice colorante est sujette à dol et contrefaçon, le label AOP est la garantie d’un travail fourni et d’une qualité indomptable.